La fondation Abbé Pierre publie son rapport annuel sur le mal-logement. La Bretagne compte plus de 10% de logements indignes, une situation qui concerne particulièrement le Centre Bretagne.
La fondation Abbé Pierre vient de rendre son rapport sur le mal-logement. 600 000 logements sont potentiellement indignes sur le territoire et concernent 1 million d'habitants. La Bretagne compte 63 000 logements de ce type. Le Centre Bretagne apparaît comme l'une des zones les plus concernées. Un bus, l'Abbé Road sillonne la région pour donner à voir cette précarité qui s'insinue sur et entre les murs et inviter les locataires ou propriétaires à se battre pour leurs droits. Il s'agit en majorité de personnes seules, ou de foyers monoparentaux.
La pauvreté pour un 1 breton sur 10
La pauvreté touche 10,8 % de la population bretonne soit presque 350 000 personnes. Il s'agit du taux le plus faible de toutes les régions de France, inférieur au taux national (14,7 %). C'est dans les territoires ruraux que se concentre cette pauvreté avec en Centre Bretagne un taux qui peut atteindre 17,5 %. Les villes ne sont pas épargnées. Les 10 % des ménages les plus pauvres, vivent avec un revenu par unité de consommation inférieur à 994 € par mois.
Des aides encore trop peu mobilisées
Des aides existent par le biais de l’Agence Nationale de l’Amélioration de l’Habitat (Anah) au profit des propriétaires occupants et des bailleurs. Selon la fondation Abbé Pierre, il reste difficile de mobiliser ces aides pour les logements les plus dégradés. Entre 2011 et 2018, seuls 3 672 logements caractérisés "habitat indigne" ou "très dégradé" ont bénéficié d’une subvention de l’Anah, soit 66 millions d’euros au total, ce qui représente un quart des subventions accordées par l’Anah sur cette période.
Pour l’habitat indigne, seulement 707 logements qui ont été concernés sur cette période, avec 14 millions d’euros de subventions, soit 5 % de la totalité des subventions Anah accordées en Bretagne.
Le programme SOS Taudis vient compléter depuis 2007 cette aide aux financements de travaux mais reste encore peu utilisé en Bretagne.